Hugo Mathieu (Universität Trier)

Dieser (fiktive) auf Pergament verfasste Text wurde bei den sterblichen Überresten des Paulinus aus Trier in Phyrgien gefunden. Zuvor lebte lebt Paulinus, Bischof von Trier, im Exil in Phyrgien. Der Kaiser Konstantius II. hatte ihn verbannt, weil er im Widerspruch zum Arianismus stand. Kurz vor seinem Tod, im Jahre 358, schrieb Paulinus einen Brief, in welchem er sein Leben als Missionar, Bischof und unerbittlicher Gegner des Arianismus erzählt. Am Schluss seines Briefes fordert er, dass sein Leichnam nach Trier zurückgebracht werden soll. Die biographischen Informationen beruhen auf den mittelterlichen Viten der Trierer Bischöfe Agritius und Paulinus, die zum Teil fromme Legenden und sachlich nicht zutreffende Informationen bieten.
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Le gouverneur m’a autorisé à aller à la ville pour y recevoir des soins. Mais il est trop tard, et je rejoindrai bientôt le Seigneur. Mon seul regret est de ne pas pouvoir revoir ma ville d’Augusta Treverorum une dernière fois. Encore une fois, je reproduis ce que Maximin a fait avant moi !
Je suis né en Aquitaine, peu avant les persécutions ordonnées par le princeps Dioclétien. C’est là-bas que j’ai rencontré Maximin, qui devint mon maître. C’est lui qui m’a montré que mon rôle dans ce monde était de servir le Seigneur, et de donner à tous l’accès à sa parole et au salut. C’est lui qui m’a ordonné prêtre, et c’est avec lui que je suis parti pour Augusta Treverorum, où résidait alors le princeps Constantin Ier. L’évêque, Agritius, nous demanda en ce temps-là, à Maximin et moi, de continuer d’évangéliser la cité. Le princeps Constantin Ier avait entre temps mis fin aux persécutions. C’est aussi en ce temps là, quelques années plus tard, en 325, que l’hérésie d’Arius fut condamnée à Nicée.
Peu de temps après, l’évêque Agritius quitta ce monde, et Maximin fut choisi pour lui succéder. Nous avons continué à répandre la bonne parole dans la cité, alors que le princeps Constantin Ier avait quitté la ville pour Byzance, qui devint Constantinople. L’hérésie arienne était alors de plus en plus présente, et elle allait même atteindre le princeps Constantin Ier et certains de ses enfants. À Augusta Treverorum, les chrétiens restèrent fidèles à la vraie foi, et cette hérésie n’eut que peu d’impact ici. La principale conséquence fut l’arrivée du patriarche Anthanase d’Alexandrie, qui avait été envoyé en exil à Trêves par Constantin. L’année suivante mourut le princeps Constantin Ier. Son fils Constantin II devint alors Auguste senior, et se partagea l’empire avec ses frères Constant et Constance II. Il rétablit le patriarche Anthanase sur son siège, mais mourut trois ans plus tard, le laissant sans protecteur. Le princeps Constance II et les ariens élirent un patriarche arien concurrent, forçant Anthanase à fuir à nouveau. Il revint à Augusta Treverorum, où je secondais toujours Maximin, puis fut rétabli au patriarcat d’Alexandrie par le princeps Constant, l’année même où Maximin, parti visiter ses parents en Aquitaine, quitta ce monde.
Je fus alors élu pour lui succéder, et je fis rapatrier sa dépouille mortelle à Augusta Treverorum. J’ai continué son œuvre, en poursuivant l’évangélisation autour d’Augusta Treverorum, mais aussi dans les provinces aux alentours. J’ai continué également à lutter contre l’hérésie arienne, avec le soutien du princeps Constant. Mais à la mort de celui-ci, quatre ans après celle de Maximin, c’est le païen Magnence qui prit le pouvoir. Après avoir vaincu l’usurpateur, le princeps Constance II réunit un concile à Arelate, pour réunifier nicéens et ariens. Je m’y rendis, mais plutôt que de résoudre le problème de l’hérésie arienne, il força le concile à condamner Anthanase d’Alexandrie et ses soutiens. Comme l’aurait fait Maximin, et selon ma foi, je m’y opposai. Je fus alors exilé ici, en Phyrgie. Bonosus fut élu à ma place, mais il m’écrivit qu’il ne se considérerait comme évêque qu’à ma mort, et qu’il continuerait à lutter contre l’hérésie. Depuis cinq ans, je vis ici, en Asie, loin de ma ville. Je sais que je ne reverrai pas Augusta Treverorum, car je vais rejoindre le Seigneur. J’implore le princeps Constance II, au nom de notre Seigneur, de permettre que ma dépouille rejoigne celle de mes prédecesseurs à Augusta Treverorum.
Paulinus, par la grâce de Dieu évêque d’Augusta Treverorum. Abb.: Reconstruction du sanctuaire de Paulinus, 2021 Detlef Bach et Stefan Schu (© Trier, MaD, Inv. P 1422)